Chaud et froid
Chers lecteurs, je m'en vais vous raconter dans quel état je viens de passer ces deux derniers jours : dans l'angoisse et la surexcitation. Pourquoi ? POURQUOI ? Vous ne vivez pas sur cette planète ma parole ! C'est aujourd'hui, à 13 heures très précises qu'était décerné le prix Goncourt. On pourra toujours dire que cette institution française est vieillote, toujours est-il que c'est le plus prestigieux de nos prix littéraires. Pourquoi me demanderez-vous alors, n'étais-je plus dans mon état normal depuis déjà deux jours ? Parce que j'ai rencontré l'un des prétendants au titre suprême, mon chouchou parmi les chouchous, Monsieur Olivier Adam. Des photos ? N'y comptez pas, j'avais oublié mon appareil photo ! On est une quiche ou on ne l'est pas, c'est comme ça ! Je vais quand même vous mettre un cliché, qui ne rend pas justice à l'homme, croyez-moi (il a des yeux bleus magnifiques dans lesquels on ne demande qu'à se perdre. Je n'avais pas de photo en couleur à ma disposition)
Mon auteur chouchou dédicaçait son dernier roman, A l'abri de rien, à la librairie l'Odyssée, à Saint Malo, samedi dernier. Je n'allais pas manquer cette rencontre, en territoire connu qui plus est ! A dix-sept heures, j'étais devant lui, paralysée par la trouille, n'osant pas ouvrir la bouche de peur de dire une grosse bêtise. Mes parents m'avaient accompagnée, et je peux vous dire que ma mère aussi ressemblait à une midinette ! Sage, mais très excitée de voir enfin l'homme-littéraire dont je lui parle depuis... bref, depuis longtemps.
Olivier Adam a été charmant avec nous, il a eu un mot gentil et un sourire pour tout le monde. Je ne sais plus comment c'est venu dans la conversation, mais j'ai dit que j'étais bibliothécaire et il m'a posé des questions sur mon métier. Il paraissait à l'aise, même si je ne pense pas que ces exercices de style lui plaisent tellement, et en partant, je lui ai dit "M...." pour le Goncourt, mais...
MAIS VOILA, CA N'A PAS SUFFI ! Le Goncourt est allé à Gilles Leroy pour Alabama Song, et comme d'habitude, les favoris ont été ignorés. Les pronostics allaient plutôt vers Philippe Claudel et Olivier Adam, et puis... Vous m'auriez vu, devant mon écran de télé ! Parce qu'en plus, les jurés donnent le nom du gagnant à 13 heures, ce qui fait que les journalistes pourraient faire l'ouverture du journal télévisé avec cela, mais non, NON, il a fallu attendre 13h24 pour que Françoise Laborde nous annonce le gagnant. En tout et pour tout, le Goncourt aura eu 10 secondes d'antenne sur France 2 ce midi, le temps d'annoncer également que Daniel Pennac avait lui reçu le Renaudot. Vive la culture à la télévision. C'est vrai qu'il y avait plus important ce midi, Nicolas ayant joué les Superman au Tchad...
Ma télécommande se porte... difficilement en vérité, elle essaie de panser ses blessures. Je zappais sur I-Télé et consort en espérant avoir d'autres infos... En fait à 13h05, c'est la radio qui m'a délivrée. Façon de parler tant ma déception était grande. Mais Olivier Adam est jeune, bourré de talent et sera sûrement nomé encore une fois. Déjà, en 2005, il faisait partie de la dernière sélection pour Falaise mais ne l'avais pas eu, ce sacré Goncourt. Enfin, pour une fois, c'est une petite maison d'édition qui l'a eu, Mercure de France. C'est déjà ça !