You're welcome, Darling !
Vous l'attendiez, eh bien le voilà, le deuxième épisode des aventures d'Amy à Londres ! Nous l'avions laissée en plein désarroi face à toutes ces rues sans noms qui représentaient un gigantesque labyrinthe. Rassurez-vous, je me remets à parler de moi à la première personne, sinon je vais passer pour une mégalo...
Me voilà donc à Stratford, perdue au milieu des grues et autres camions qui transportent de la terre et des gravas. Je suis bien tentée de prendre n'importe quelle rue et d'avancer à l'aveuglette, mais mon sens de l'orientation étant ce qu'il est, je suis sûre de me tromper. Mon sac à dos et ma valise commencent à me peser après bientôt 10 heures de voyage, j'ai mal aux pieds. Un peu plus et je m'écroule au milieu de tout ce bazar et j'apelle ma maman pour qu'elle vienne me chercher. Quand soudain, j'aperçois au loin deux policemen, postés à un arrêt de bus. Rapide réflexion avec moi-même : Ce sont deux policiers, en France, tu fais tout pour les éviter ; Oui, mais là je suis perdue et il paraît qu'en Angleterre, ils sont plus aimables (ne me demandez pas d'où je tiens cette information, je ne sais pas !). Bilan : je me dis que je n'ai rien à perdre, à part passer pour une folle échevelée, nous nous dirigeons donc ma valise et moi-même vers ces hommes en uniforme. Soit j'ai une chance folle, soit les policemen sont vraiment plus sympas qu'en France, mais je tombe sur l'homme le plus cool de la Terre ! Je lui explique mon problème, je lui montre mon plan et il m'explique comment trouver l'hôtel en un clin d'oeil. En plus, je comprends tout, car il vérifie si j'ai suivi. Il me demande d'où je viens, pourquoi j'ai choisi Londres pour mes vacances et il m'avoue qu'il voudrait apprendre le Français et beaucoup d'autres langues pour pouvoir communiquer avec le plus de personnes possible. Nous discutons un instant de tout et de rien. Au moment où je le remercie chaleureusement et sincèrement pour son aide précieuse, il me gratifie d'un You're welcome, Darling qui me laisse pantoise et me ravie. Le premier qui me raconte une anecdote aussi sympa avec un policier français aura droit à mon admiration éternelle !
Grâce aux indications de mon nouveau meilleur pote, je trouve l'hôtel sans difficulté. Après avoir pris possession de ma chambre - propre, ouf, merci petit Jésus - je repars vers le centre de Londres. Compte tenu de l'heure déjà avancée, je ne me lance pas dans une visite approfondie d'un lieu en particulier. Je flâne dans les rues touristiques, vers Oxford Street, Tottenham Court Road. C'est là que je tombe sur un lieu de tentation presque aussi grand pour moi qu'une librairie : une papeterie. Depuis toute petite, j'adore les carnets, crayons, papiers, cartes... On peut dire que je suis servie avec ce magasin Paperchase. Le paradis sur terre.
Ce que je retiens de ce premier après-midi de promenade, c'est que je me sens légère, comme je ne me suis pas sentie depuis longtemps. Je suis en vacances, je peux profiter et faire ce que je veux, à n'importe quelle heure. Je rencontre des gens gentils, je découvre un mode de vie qui me convient.
Après une bonne nuit réparatrice, nous sommes déjà le deuxième jour du séjour. Ma journée est organisée, je ne veux pas parcourir Londres dans tous les sens, mais concentrer mes visites. Je pars donc, en ce petit matin pluvieux, pour la National Gallery. L'avantage des grands musées londoniens, c'est qu'ils sont gratuits. J'achète juste un plan pour m'y retrouver dans les différentes salles. J'ai repéré les toiles qui m'intéressent le plus, car le musée est grand, et je pourrais y passer la journée sans problème. Première direction : Le portrait des époux Arnolfini de Van Eyck. Voir ce tableau suscite en moi une émotion que je ne soupçonnais pas. J'ai déjà pleuré devant un tableau, petit coeur tout mou que je suis, mais je ne m'attendais pas à ressentir de tels frissons à ce moment-là. Je traverse rapidement les siècles suivants pour me retrouver face à Turner, que j'ai déjà eu la chance d'admirer à Quimper. Là, c'est différent, Monsieur Turner est chez lui, il reçoit dans son environnement familier, et je ne vois pas son oeuvre du même oeil. Le dernier voyage du Téméraire a un sens particulier pour moi, qui adore voir des scènes d'abordages ou tout du moins, voir des vaisseaux représentés, mon côté malouin qui s'exprime dans toute sa splendeur.
Il y a une salle vers laquelle je me retiens pour ne pas courir, c'est celle des impressionnistes. Rien que de savoir que je m'approche tout doucement de Gauguin, Degas et Monet, mes poils se hérissent sur mes bras. Et effectivement, je ne suis pas déçue. Voir les Nymphéas de mes propres yeux est un moment magique et inestimable. Je passe vite devant les Tournesols de Van Gogh. Je me rends bien compte que j'ai l'air snob en écrivant cela, mais j'aime tellement Van Gogh, que voir cette toile que je n'aime pas m'attriste. J'aurais tellement voulu admirer La nuit étoilée ou La Terrasse du café, la nuit, mes deux toiles préférées... Il y a peu de chance que j'aille à New-York ou aux Pays-Bas un jour, donc je me contente des Tournesols. Les danseuses de Degas m'impressionnent énormément, me touchent aussi.
Vous l'aurez compris, la visite de la National Gallery fut forte en émotions. Une fois dehors, sous le soleil cette fois, je pus admirer Trafalgar Square et la Nelson's Column qui s'y dresse. Puis, direction Westminster Abbey. Sur le chemin, mon regard est attiré par un petit attroupement de badeaux, des policemen devant une grille noire. Qu'est-ce qui se passe ? Je lève les yeux, aperçoit le nom de la rue : Downing street. Ah, d'accord, c'est ici ? Beaucoup de journalistes sont en train d'attendre que le Premier Ministre sorte, sans doute en raison des évènements concernants le journal News of the World. Je suis très impressionnée par tout ce que je vois, le simple fait de marcher dans une rue de Londres me ravit. Westminster est telle que je l'imaginais : imposante. Big Ben me plaît bien !
Mon estomac crie famine. Je me suis juré de manger un Fish and Chips pendant mon voyage. L'occasion se présente sous la forme d'un pub qui ne paye pas de mine mais qui promet un Fish and Chips traditionnel. Quand on m'apporte mon plat, hiiiiiii !
Que se passe-t-il ? Amy va-t-elle succomber à la nourriture de la perfide Albion ? Son poisson est-il encore vivant dans son assiette ? La suite au prochain épisode, chers Bérénice addicts...