Comment je suis devenue bibliothécaire
Dès mon plus jeune âge, j'ai eu un livre dans les mains. Dans mon bain déjà, mes parents me donnaient des livres en mousse ou en gros plastique imperméable (c'est mieux dans l'eau non ?). En grandissant, je suis devenue une grande consommatrice de livres. Le père Noël, la petite souris, les cloches de Pâques m'en apportaient souvent. Pour mon anniversaire, je demandais entre autres... des livres (c'est bien, je vois que vous suivez). Cette passion qu'ils avaient eux-mêmes encouragée, mes parents ne reculaient devant rien pour la satisfaire : bibliothèque, librairies, salons du livre, nous avons fréquenté (presque) tous les lieux qui pourraient contenter ma curiosité. Ainsi, j'ai fait la connaissance d'Evelyne Brisou-Pellen au salon du livre jeunesse de Fougères, et tous les ans, elle me reconnaissait et me demandait où j'en étais dans mes lectures et à l'école.
Bref, la petite fille grandit, elle a dix ans. Son école organise une semaine du livre et à cette occasion, fait venir une bibliothécaire pour qu'elle nous parle de son métier. Et là, à ce moment précis, la petite fille a une révélation, un déclic : c'est ça qu'elle fera quand elle sera grande : bibliothécaire. Pas institutrice, concertiste ou danseuse étoile, non, elle n'en démord pas, c'est bibliothécaire et puis c'est tout !
J'ai donc eu un bac littéraire, un DEUG de Lettres modernes, je me suis battue pour entrer en DEUST Métiers des Bibliothèques et de la Documentation à Rennes 2. Et puis j'ai intégré un organisme de préparation au concours de la fonction publique dans les carrières des bibliothèques. Et puis a commencé la galère des concours. Avoir un examen, ça va, mais alors un concours, bonjour l'ambiance ! Le deuxième fut le bon (j'ai eu beaucoup de chance, mais j'ai aussi beaucoup travaillé quand même). A 22 ans 1/2 (très important le 1/2) je devenais bibliothécaire adjoint spécialisée à... Paris. Bon, j'habite dans un clapier qui me coûte une fortune, mais j'exerce mon métier, pour lequel je me suis battue bec et ongles. J'ai rencontré beaucoup d'incompréhension : "bibliothécaire, c'est tout ? Pourquoi pas professeur ?" Beaucoup de gens voulaient me décourager : "bibliothécaire, ce n'est pas un métier, on prend des secrétaires et on les met dans les bibliothèques", ou encore "vous avez trop de diplômes, on ne peut pas vous acceptez dans notre formation". Mais je tiens à remercier ici et publiquement mes parents qui m'ont toujours soutenue dans mon choix. Sans eux, je ne serais sûrement jamais devenue bibliothécaire
Morale : si vous avez une passion et que vous voulez en faire votre métier, foncez ! N'écoutez personne, faites vos propres recherches, vos propres démarches, forgez vous une opinion, voyez si vous pouvez satisfaire votre ambition et foncez ! Ne quittez pas votre objectif des yeux : ce sera dur, il y aura de la souffrance, du sang, de la sueur, oui mais... foncez !