La fausse veuve - Florence Ben Sadoun
Chers Bérénice addict, je vais vous parler aujourd'hui d'un livre qui fait partie de la rentrée littéraire. Il s'agit du premier roman de Florence Ben Sadoun, journaliste de métier, à paraître chez Denoël. Je dois dire que j'adore les livres publiés chez Denoël en général, même si je lis plus les parutions étrangères que françaises, et notamment celles de Sarah Waters, mon auteur préférée. Voici le résumé de la quatrième de couverture :
"Aujourd'hui je suis plus vieille que toi alors que j'avais neuf ans de moins que vous..." Ainsi commence La Fausse Veuve. Tutoyant et vouvoyant dans la même phrase son amant disparu, l'héroïne lui raconte, et nous raconte, dix ans après, l'histoire qui leur a été volée. Ce que furent leur amour, leurs moments de bonheur, et aussi le désespoir, leurs muets tête-à-tête à l'hôpital quand, victime d'un grave accident cérébral, il s'écroule, et se réveille paralysé et privé de parole."[...]
Pour tout vous avouer, je ne crois pas que cette lecture restera à jamais dans ma mémoire, d'ailleurs, je l'ai achevée il y a quelques jours et déjà, il ne me reste q'une impression, quelque chose de flou dont les contours ne sont pas très bien définis. Heureusement que j'ai pris des notes durant ma lecture. Voici ce que j'ai écrit : " le début est laborieux, la narration devient plus fluide ensuite. La lecture se fait d'une traite (en effet, les 107 pages se lisent sans reprendre son souffle). Beau dénouement, mais goût d'inachevé, on a le sentiment que tout n'a pas été dit." Vous me direz, et vous aurez raison, que taire des aspects d'une relation fait travailler l'imagination du lecteur, le rend actif, mais la relation qui est évoquée dans le roman est tellement intime, tellement personnelle, qu'imaginer quoi que ce soit est rendu très difficile par la nature-même de cette relation.
En fait, j'ai l'impression que l'auteur avait besoin d'écrire cette histoire pour s'en délivrer, et qu'elle a ensuite cherché un éditeur pour la publier, mais il y a des cas où publier une catharsis est plus que superflu.
J'ai relevé une phrase qui me paraît appropriée pour illustrer mes propos : " Si le mot hôpital a le même accent circonflexe que le mot hôtel, en souvenir de la lettre s qu'ils ont tous les deux perdue sur la route de l'évolution orthographique, le "vostre d'hospital" n'a rien d'hospitalier". C'est typiquement le genre de phrase qui me fait décrocher de la narration, qui me fait me dire, en toute modestie, que j'aurais pu écrire le livre moi-même.
Quand on pense que plus de 670 romans vont être publiés en septembre, je me permets, à mon niveau, de vous conseiller d'en lire un autre plutôt que celui-ci.