Le pire et le meilleur de la Chick Lit
C'est à moi. C'est à moi. à moi, à moi.
C'est le mantra que se répète Jillian. jeune New-Yorkaise chic et branchée, à chaque fois qu'elle plonge la main dans les tissus soyeux étalés dans les boutiques élégantes qu'elle fréquente. Et bien souvent, elle ressort du magasin en ayant dépense une petite fortune, mais également en dissimulant quelques trésors dans ses poches ou ses manches. Car tous les jours Jillian vole, pique, dérobe, c'est plus fort qu'elle...
Jusqu'a l'adorable paire de chaussettes en cachemire de trop. Placée en garde à vue pour vol à l'étalage, elle fait la connaissance de Shelley. cette fille à qui tout l'oppose sauf l'agilité de ses doigts et l'amour des belles choses. Shelley, qui a un " réseau ", des amis qu'une jeune femme élégante comme Jillian intéresse au plus haut point. Shelley, grâce à qui l'existence de Jillian prend un tour aussi imprévu que dangereux...
Empotée, complexée, un seul homme au compteur et incapable de tuer un cafard sans vomir son petit déjeuner: depuis son divorce, le quotidien de Déborah n'est pas facile-facile. Car en retrouvant sa liberté, cette femme au foyer soumise et assistée a découvert une vie de chef de famille, de femme active et d'objet sexuel qu'elle avait ignorée jusqu'ici. Dès lors les péripéties vont s'enchaîner Déborah devra apprendre à se déshabiller devant un autre homme que son mari, résister à un patron harceleur, tout en s'occupant de ses deux enfants sans faillir. Mais comment reconstruire une vie de famille quand les hommes que l'on rencontre sont plus pitoyables les uns que les autres?
Entre crises de rire avec les copines et crises de boulimie larmoyantes, Déborah va devoir faire l'apprentissage de sa nouvelle indépendance...
Très chers lecteurs, essayez de deviner lequel représente le pire de la chick lit et lequel représente le meilleur... Et ce n'est pas du chauvinisme, juré craché ! Et oui, vous l'avez compris, le roman de Jennifer Solow est à classer dans la catégorie "Poubelle" alors que celui d'Agnès Abécassis est bien meilleur. Ce n'est pas dur vous me direz, mais quand même !
J'ai failli lâcher Vol à main gantée une bonne dizaine de fois, tellement je n'avais jamais rien lu d'aussi nul. Non, vraiment, ce n'est pas possible d'écrire une histoire aussi mauvaise, de créer des personnages tous plus inconsistants les uns que les autres. Parfois, je me demandais même d'où l'auteur extrayait son personnage, de quelle profondeur abyssale son cerveau était composé. Peut-être que Jennifer Solow est une magicienne qui fait sortir les personnages de son chapeau, mais elle aurait aussi dû faire appel à la magie pour trouver un fil narratif cohérent et digne de ce nom. Je n'ai pas arrêté ma lecture en plein milieu car l'éditeur me l'avait envoyé chez moi, mais c'est l'unique raison qui m'a tenu éveillée pendant ma lecture.
Quant à Agnès Abécassis, et même si je dois recevoir une malédiction des intellectuels de tous bords qui fréquentent ce blog, elle a réussi à m'embarquer dans son histoire sans l'ombre d'une hésitation. Un pur régal je vous dis ! La situation de départ est tristement classique, une jeune femme divorcée se retrouve seule pour élever ses deux petites filles. Mais l'auteur apporte un souffle à sa narration qui la rend sympathique et tendre. On ne nous berce pas d'illusion ou de bons sentiments : Déborah, qui élevait jusque là ses deux poulettes comme elle dit, est à la merci de tous les emplois précaires que l'on réserve aux femmes, et surtout, elle est à la merci d'un patron qui la harcèle. Ca, c'était mon quart d'heure féministe, mais il y a vraiment des passages très drôles où l'héroïne se bat contre un cafard ou essaie vainement de déchiffrer une notice d'assemblage pour monter les bibliothèques de ses filles à mourir de rire. Il y a aussi les amis bien intentionnés, et la famille qui ne l'est pas du tout, qui essaient de vous brancher avec une de leur connaissance. C'est tendre, drôle, bien écrit, efficace, rondement mené... Bref, ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman féminin aussi bon.
On peut écrire des romans féminins sans prendre ses lectrices pour des andouilles : ce sera la phrase à laquelle vous devrez réfléchir Melle Solow, je veux deux copies double demain sur mon bureau ! Non mais...
PS : Vous aurez remarqué l'astuce pour faire baisser le nombre de livres à chroniquer, deux en une...