Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville
Voilà les amis, je suis rentrée à Paris dimanche après-midi après avoir passé un mois à Saint Malo, dorlottée par ma famille. Ce n'est pas le fait de reprendre le travail qui m'embête, au contraire, mais revenir à Paris par contre, ça, ça m'a fait bizarre. Je me suis retrouvée dans mes 15 m2, et je me suis écroulée en pleurs sur mon lit. J'étais en train de me dire que la veille au même moment, j'attendais impatiemment l'heure du départ pour Bécherel (notez la transition, digne des meilleurs journalistes !).
Nous sommes partis, mon père, ma mère et moi, avec chacun dans ses poches un grand sac en tissu pour y mettre nos achats. Arrivés sur place vers 19 heures, nous avons d'abord pris des forces à la crêperie du village. Cette crêperie est aussi une librairie, car dans le village certaines des librairies ont un double usage : librairie - salon de thé, librairie - fleuriste... Après notre dégustation de galettes, crêpes et cidre, nous sommes partis à l'assaut des librairies. Sur les places du village, il y avait aussi des livres : mon rêve, des livres partout ! Les rues étaient animées par des musiciens et des chanteurs, c'était très agréable. C'est d'abord ma mère qui a entamé les hostilités ; elle a rapidement trouvé son bonheur à la librairie du Donjon. Mais je l'ai vite rattrapé : j'ai trouvé "L'objet de mon affection" de Stephen McCauley et "A propos d'un gamin" de Nick Hornby. Sur la place du village, j'ai trouvé un livre contenant trois romans de Françoise Bourdin. J'ai continué de flâner sur la place et enfin, nous sommes entrés dans ma librairie préférée "Neige d'antan". Et bingo, sans chercher un titre plutôt qu'un autre, j'ai trouvé "Les roses de Guernesey" en deux tomes de Charlotte Link, "Ecoute-moi" de Margaret Mazzantini et "Prochain arrêt le paradis" de Melissa Bank. Après toutes ces émotions livresques, il était temps de reprendre des forces. Et là, j'avoue que j'ai fait une infidélité à Edith, puisque nous sommes allés dans l'autre librairie - salon de thé de Bécherel, Gwrizienn. Nous sommes ensuite repartis au son d'un orgue de barbarie. Après avoir fouillé deux ou trois librairies, j'ai trouvé "La femme du hasard" de Jonathan Coe et "... Vous avez dit Serrault ?" de Michel Serrault, parce que même si ce n'est pas très littéraire, Michel Serrault était un acteur que j'adorais et que sa mort a été un choc pour moi.
Nous sommes repartis vers 23h15, fatigués mais heureux ! Nos sacs en tissu étaient bien remplis...
Et voilà, maintenant je suis rentrée à Paris, avec tous mes souvenirs dans la tête, qui j'espère, me tiendront chaud cet hiver. Dans cinq mois, c'est Noël, dans 10 mois 1/2 c'est mon anniversaire, et dans un an, je serai de retour à la nuit du livre de Bécherel. Mais quand même, c'est pas cool. Personne n'aurait un poste de bibliothécaire à me proposer en Bretagne ? Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Mais oui, c'est ça...